samedi 5 décembre 2009

Situation sociale en Guadeloupe


POLITIQUE SOCIALE

La Guadeloupe reste une poudrière

Les accords signant la fin du conflit de l’hiver 2009 peinent à produire leurs effets. La Guadeloupe reste empêtrée dans une crise majeure.


Chaleur moite et discours enflammés. Sur la place de la mairie de Baie-Mahault, point chaud du long conflit de l’hiver dernier, quelque 300 sympathisants écoutent attentivement les leaders du collectif LKP. En cette soirée de la fin octobre, l’heure est à la colère. Contre les élus locaux, les patrons et l’État, accusés de ne rien faire pour lutter contre la «pwofitasyon ».

Frustrations

« Au nom de la liberté des prix, on nous vole ! L’État ne défend pas l’intérêt général des consommateurs, mais les privilèges des békés, les Hayot et les Despointes, qui s’en mettent plein les poches », dénonce Élie Domota, porte-parole du LKP. L’argument fait toujours mouche. Malgré quarante-quatre jours de grève, la Guadeloupe n’a pas vu ses prix baisser, sinon sur une centaine de produits de première nécessité. Quant au litre d’essence, il a grimpé de 6 centimes. Principal acquis du mouvement social, l’augmentation de 200 euros des bas salaires alimente également les frustrations.

Désinformation

Dans la foulée de l’accord Bino, les pouvoirs publics se sont empressés d’en réduire la portée. Ils ont exonéré les entreprises de la prise en charge, à partir de 2012, de la part versée par l’État, soit 100 euros de revenu supplémentaire temporaire d’activité (RSTA). Ils ont aussi diminué de plusieurs milliers le nombre de bénéficiaires, en modifiant le mode de calcul du plafond (1,4 smic). Sont désormais inclus primes et accessoires de salaire. « Cela fausse tout.
Beaucoup n’y ont plus droit à cause d’une prime de transport ou d’intéressement. Tant qu’il y aura ce contentieux, il y aura de l’agitation. L’État nous a floués », fulmine Alain Plaisir, secrétaire général de la Centrale des travailleurs unis (CTU).
L’argument fait bondir le patron du Medef local, Willy Angèle. « Le LKP fait mine de découvrir aujourd’hui ce qu’il savait parfaitement il y a dix mois. Il excelle dans la désinformation. »
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Source Liaisons sociales magazine