dimanche 22 mai 2011

GPEC et pouvoir d’achat des fonctionnaires encore au menu pour les députés

Source: Gazette des communes
Les représentants des syndicats de la fonction publique étaient auditionnés mercredi 18 mai 2011 par la Mission d’évaluation et de contrôle (MEC) de l’Assemblée, qui planche sur "la soutenabilité de l’évolution de la masse salariale de la fonction publique".


Les représentants syndicaux ont notamment mis en doute l’existence d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

« Je ne suis pas sûr que la GPEC ait vraiment lieu dans aucun des versants de la fonction publique », a dénoncé Jean-Marc Canon (CGT). « Pendant longtemps, elle avait une autre appellation : gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences, a aussi souligné Damien Leroux (CFDT). Il semble qu’on a renoncé à faire de la gestion prévisionnelle des effectifs ; dans ces conditions, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences est difficile ».

Différences de calcul – Interrogés aussi sur le pouvoir d’achat alors qu’une journée d’action sur ce thème est prévue le 31 mai prochain, ils n’ont pas décoléré.

« Si on cumule les différentes mesures (Gipa, etc.), le pouvoir d’achat a sûrement augmenté de 10 % comme l’affirme le gouvernement. Mais elles s’annulent souvent les unes les autres ; aucun agent ne bénéficie de tout », a souligné Eric Dorn (CGT).

« Le gouvernement prend aussi en compte dans ses calculs les heures supplémentaires, alors qu’il est bien normal qu’un agent perçoive davantage s’il travaille plus », a ajouté Fabienne Bellin (FSU).

18 % au-dessus du Smic - Bien dans leur rôle, les syndicats ont plutôt insisté sur la dégradation ressentie. « Depuis 2000, la valeur du point a perdu 10 % par rapport à l’indice de la consommation », a déploré Jean-Marc Canon, citant un autre chiffre : « Aujourd’hui, un catégorie A est recruté à 18 % au-dessus du Smic. En 1985, il était recruté à 75 % au-dessus. Ce phénomène est uniquement lié à la stagnation de la valeur du point. »

Les inquiétudes sont aussi évidemment vives quant à la PFR. « La reconnaissance de la valeur professionnelle, elle, a un sens, alors que le mérite sera rémunéré de manière différente selon que le ministère est riche (tel que Bercy) ou pauvre (comme l’Intérieur ou l’Education nationale) », craint Elisabeth David (Unsa). « Avec la PFR, on a supprimé plusieurs primes, mais au total le montant est exactement le même. »

Les participants ont enfin regretté les conséquences des primes sur la mobilité. « Dans les trois fonctions publiques, certaines entités administratives et circonscriptions ont davantage de moyens que d’autres. Toutes ne peuvent pas verser de primes. La rémunération au mérite est un vrai frein à la mobilité. Un agent qui travaille dans une collectivité où la part de la rémunération aléatoire est assez importante sera peu enclin à la quitter dès lors qu’il perdra 20 % de son pouvoir d’achat net », a remarqué Jean Marc Canon.