dimanche 10 octobre 2010

L'organigramme

L’organigramme - Paru dans Liaisons Sociales Magazine, N° 115 du 01/10/2010

Auteur(s) : L. D.

En 1995, le P-DG est devenu CEO. On a traduit l’intitulé de la fonction comme tous les documents internes. La direction marketing a alors pris ses quartiers en haut de l’organigramme, un chouia au-dessous du big boss. En 1999, la DSI est apparue dans le graphique, reliée directement par un gros trait noir à la DG. En 2001, c’est la dircom qui a pris du galon. Jusqu’alors hébergée dans un petit cercle flottant en bas du tableau, elle a pris l’ascenseur, et hop ! s’est retrouvée à la droite du père, somptueusement relogée dans un beau et gros rectangle orangé.

Depuis 2009, c’est la direction financière qui chapeaute tout le monde, avec, juste au-dessous, nichée sous son aile, la DRH. Le DRH est parti, d’ailleurs. Il a été remplacé. Par le DAF. Quant à nous ? Toujours en bas de l’échelle, merci !

« La vraie vie de l’entreprise est multidimensionnelle, un graphique ne suffit pas à en rendre compte intégralement. Dans les grandes entreprises, il peut exister d’autres pouvoirs que ceux décrits dans l’organigramme officiel : ce sont les réseaux de relations, d’anciens élèves, de syndicalistes ou encore les réseaux politiques. Or ces grilles perpendiculaires fonctionnent selon des enjeux sans liens avec l’efficacité de l’entreprise ni sa performance. À terme, les entreprises qui fonctionnent sur ce mode risquent la paralysie. »

Michel Volle, économiste, auteur de Prédation et prédateurs, éditions Economica, 2008.

Côté théories du management : Les experts des sciences de gestion distinguent habituellement trois types d’organigrammes. La structure fonctionnelle, inspirée de la théorie de l’organisation scientifique du travail (OST) développée par Frederick W. Taylor (1856-1915) aux États-Unis, a donné le taylorisme, puis le fordisme. La structure divisionnelle, qui s’appuie sur les thèses du français Henri Fayol (1841-1925), considère que c’est le chef d’entreprise qui joue un rôle clé dans la bonne gestion de l’entreprise. Enfin, la structure matricielle organise l’entreprise par projets, secteurs d’activité et/ou zones géographiques.

Ce que dit la loi : Rien. Aucun texte n’oblige une entreprise à formaliser un organigramme et encore moins à le publier.

Dans la pratique, la majorité des entreprises en ont un et, dans certains cas, l’usage veut que la direction consulte le comité d’entreprise pour avis.