samedi 19 décembre 2009

Réalité et avenir du dialogue social territorial


Conseil économique, social et environnemental, rapport présenté par M. Jean-Louis Walter Juillet 2009 Gazette des communes décembre 2009


Sommaire

Introduction
Chapitre I : réalité et enjeux du dialogue social territorial
I - Un sujet complexe : des notions à la réalité
II - Une territorialisation de fait, sans dialogue social pensé en préalable
III - Des apports réels et une série de questions
Chapitre II : vers un dialogue social territorial reconnu et conforté1
I - Orientation générale : faciliter le dialogue social territorial tout en l'accompagnant
II - Les leviers de développement du dialogue social territorial
Conclusion
Rapport présenté au nom de la section du travail par M. Jean-Louis Walter

Aux Etats Unis en 1927, l'enquête sociale fondatrice.




Pourrait-on suggérer à ceux qui ont quelque responsabilité de s'intéresser à un livre dont la lecture pourrait leur donner les mots pour le dire et éventuellement pour le comprendre. Le titre Management and the Worker est d'actualité, les auteurs - F. J. Roethlisberger et W. J. Dickson - étaient l'un sociologue à l'université Harvard et l'autre directeur de recherche chez Western Electric. Le livre compte 604 pages grand format et a été publié aux Etats-Unis en 1939.
Mais qui va prendre le temps de cette lecture ? Pourquoi s'intéresser à un ouvrage aussi ancien ? Ces arguments pèsent bon poids. Ils m'ont décidé à proposer une brève présentation de sa matière : une recherche qui fut une véritable aventure scientifique dont les acquis sont aussi pertinents aujourd'hui qu'ils l'étaient hier.
Il y est question de rendement et de profit. Mais, à l'époque, pour augmenter l'un et l'autre sans accroître la fatigue, certains dirigeants industriels entendent connaître avant d'agir. C'est en 1927 que se fait la rencontre entre l'entreprise et les sociologues de l'université Harvard et que commence l'étude Hawthorne (du nom de l'usine du groupe Western Electric) qui ne va s'arrêter que dans les années 1930 sous l'influence grandissante de la crise économique.
Pour simplifier, distinguons trois étapes. La première porte sur l'observation du travail d'un groupe d'ouvrières afin d'étudier les relations entre la fatigue et les variations dans les pauses, les horaires, la durée de la semaine de travail. Trois années après : perplexité ! Pourquoi, par exemple, dans des situations de travail successives identiques, le rendement individuel ne cesse-t-il d'augmenter ?
Perplexité d'autant plus grande qu'une étude préalable, qui portait sur les effets des conditions physiques du travail sur la fatigue des ouvriers, avait, par exemple, permis de constater que le rendement ouvrier augmentait avec la baisse de l'intensité de l'éclairage. Par deux fois, l'interprétation mécaniste de l'action humaine était invalidée. Or c'était sur elle qu'étaient fondées la représentation et l'organisation du travail. L'équipe de recherche fait alors le constat qu'elle ignore la réalité de l'entreprise.
La deuxième étape est insensée. Pour connaître une réalité inconnue, il faut s'en donner les moyens. Une enquête est donc lancée. D'abord avec un questionnaire, mais l'instrument sera vite abandonné : sa construction présuppose un savoir qui justement n'existe pas. C'est donc une parole "libre" qui trouve son expression dans plus de 20 000 entretiens souvent fort longs. Une fois encore, les surprises seront nombreuses. Une double ouverture théorique s'ensuit : les travaux de Janet et de Freud sont mobilisés dans une perspective de psychopathologie, et l'ethnologue William Llyod Warner rejoint l'équipe
La troisième étape, décisive, porte sur une réalité que les entretiens ont permis d'entr'apercevoir : la présence et l'influence des groupes spontanés dits aussi "primaires". L'observation prolongée, quasi ethnographique, des actions et interactions des ouvriers d'un atelier met en évidence que les groupes spontanés sont non seulement omniprésents, mais aussi que chacun d'entre eux est ordonné par une hiérarchie sociale, des mécanismes de contrôle et des formes de solidarité. C'est l'appartenance à ces groupes qui fixe le sens que leurs membres assignent à leur travail et à leur situation de travail. L'entreprise ne peut plus dès lors être considérée comme un agrégat d'individus : à côté de l'organisation officielle, elle contient une organisation informelle, invisible et influente. La sociologie industrielle est née.
Pour prendre la mesure de cet acquis, pour comprendre son actualité, il suffit d'esquisser le tableau des changements organisationnels intervenus depuis vingt ans. Au nom de l'intensité de la concurrence et de la recherche du profit maximal, le management néolibéral s'est employé à construire une entreprise fondée sur l'individualisation des objectifs, des moyens, des responsabilités, des pressions, des évaluations et des sanctions. Il a imposé le dévouement inconditionnel à l'entreprise dont les marqueurs les plus expressifs sont la surcharge de travail, la disparition de la vie familiale et la docilité devant les "exigences" de mobilité.
Les conséquences ne sont pas difficiles à identifier : ce que l'on nommait les "relations humaines" ne le sont plus, remplacées par l'indifférence généralisée. Chacun, dans la lutte contre tous, gère son capital de compétence et de réputation qui doit lui permettre d'améliorer sa position. C'est la première fois, à cette échelle, que le marché concurrentiel est devenu une forme d'organisation du travail. Son extension et son intensification rencontrent d'autant moins de limites que l'atomisation sociale, couplée à la menace du licenciement et à la crainte du chômage, favorise la soumission collective. Les structures sociales informelles ont été balayées par un régime de concurrence individuelle généralisée.
Les arguments économiques sont loin d'expliquer l'emprise du management néolibéral sur les grandes entreprises, emprise qui n'est cependant pas générale. Toute forme d'organisation est à la fois une technique instrumentale et une technique de domination sociale. Cette seconde visée, qui va tellement de soi qu'il n'est plus nécessaire de la formuler, passe par la destruction des structures sociales spontanées de l'entreprise, qu'elles soient internes ou externes comme la famille. Il n'y avait aucune nécessité à le faire. La violence sociale dans l'entreprise n'est pas nouvelle, mais cette forme de violence l'est.
Peut-on jouer la surprise devant les effets d'une telle pratique ? Là encore, il faut revenir en arrière, car les chercheurs de l'étude Hawthorne ne se sont pas contentés de mettre en évidence une réalité que l'entreprise ignorait, ils ont aussi voulu élaborer son interprétation. Pour y parvenir, ils se sont rattachés à la théorie sociologique, en particulier celle de Durkheim, et ont abouti à un corps de connaissances fondé sur les relations entre structures sociales, intégration et anomie. La structure sociale nous intègre dans la "normalité" tandis que son absence nous plonge dans le chaos des règles contradictoires. En fait, ils ont montré, ce que l'on constate aujourd'hui, que l'absence du fait collectif conduit au malheur social et à la folie.
Soignons les âmes et les corps. Mais cessons de chercher les causes de la souffrance collective là où elle n'est pas, pour méconnaître là où elle est : dans le social. Cessons de considérer comme normal, habituel, voire nécessaire, le fait considérable que représente l'arasement d'une structure sociale qui régit l'existence des humains. Cessons d'ignorer une quasi-loi sociale.

Lucien Karpik est sociologue (Ecole des mines et Ecole des hautes études en sciences sociales), auteur de "L'Economie des singularités" (Gallimard, 2007).

Evaluation des performances, point aveugle


Le Monde 19 décembre 2009
En quelques semaines, la question du travail s'est imposée dans le débat public. Sans le vouloir sans doute, le chef de l'Etat a pris part à la discussion. Pas de "religion du chiffre", a-t-il dit. Davantage de laïcité aurait fait le plus grand bien chez France Télécom. La série de suicides dans cette entreprise a créé l'émotion.
Celle-ci risque de vite retomber si quelques fausses pistes ne sont pas écartées pour commencer à modifier la situation. Quatre d'entre elles dominent pourtant les commentaires. La première est celle de l'écoute psychologique et de l'accompagnement individualisé des salariés. Mais c'est le travail qu'il faut soigner et la surveillance généralisée des "fragiles" risque de virer au despotisme compassionnel. La deuxième consiste à compter sur un autre style de management des relations humaines. Il faudrait reconnaître l'individu dans l'entreprise.
Mais ce qui fait le plus mal c'est de ne plus pouvoir se reconnaître dans le travail qu'on fait. Le "bien être" sans pouvoir "bien faire" est une illusion de plus. Le dialogue social est faussé si on triche avec le réel. Troisième fausse piste : les "valeurs du service public". Le syndicalisme s'y engage avec un succès apparent. Mais c'est sa ligne Maginot. Car pour défendre des valeurs il faut aussi s'y attaquer pour les garder vivantes. Le public a besoin d'autres services pour croire de nouveau en ces valeurs.
La quatrième fausse piste est celle de l'application de l'accord sur le stress au travail transposé du droit européen. Il a été signé par tous les partenaires sociaux, mais il est inapplicable, car il repose sur un mauvais diagnostic. Le mal ne vient pas du fait que les salariés n'auraient pas les ressources personnelles pour faire face aux contraintes de l'organisation.
C'est d'abord l'inverse. C'est l'organisation du travail qui manque de ressources pour leur permettre de travailler correctement. Ils ne sont pas trop petits pour elle. Ce sont eux qui sont à l'étroit. Elle les ampute de leurs possibilités. Il s'agit encore et toujours de regarder les salariés comme des infirmes à qui envoyer l'ambulance de la cicatrisation sociale.
Il existe un grand absent, un point aveugle : le travail lui-même, sa qualité et les conditions de son exercice. Cet aveuglement se construit dans les dispositifs de contrôle et d'évaluation des performances. La généralisation à l'ensemble des salariés de la démarche "fixation d'objectifs/ contrôle de résultats" commence à produire des effets catastrophiques : les objectifs, dits de "performance", sont peu discutés et peuvent, à tout moment, être modifiés, sans lien explicite avec des enjeux qualitatifs et durables. Les résultats, chiffrés, induisent une pression permanente.
L'évaluation est individualisée, niant ainsi les sources collectives de l'efficacité du travail. Enfin et surtout, ces dispositifs ignorent le travail réel : entre les objectifs d'un côté, les résultats de l'autre, on organise la mise en disparition de l'essentiel : du travail. Les salariés doivent se débrouiller pour parvenir aux résultats, sous tension des chiffres, et la connaissance de l'effort qu'ils accomplissent en travaillant disparaît de fait.
Le vrai problème c'est que monte un conflit ouvert sur la qualité du travail. On ne le soldera pas à bon compte. Ce qui se passe chez France Télécom se passe aussi ailleurs : est-il possible ou pas de faire un travail de qualité, un travail dans lequel on puisse se reconnaître ? Des dispositifs de contrôle qui ne sont plus un moyen d'y parvenir, voire qui empêchent d'y arriver sont dangereux pour la santé. En matière de santé au travail, l'objet vital de confrontation est sans doute là. La négociation doit donc porter sur les critères retenus pour dire si un travail est de qualité ou pas. L'intérêt de la chose est que ces critères sont discutables par nature.
Pourquoi, au lieu de remuer le couteau dans la plaie, cette question n'apparaît-elle pas dans le débat public ? Les directions la redoutent, car elle peut diviser les dirigeants. Faut-il penser que les chiffres de rentabilité de l'entreprise sont un critère de qualité du travail ? On peut le soutenir, mais on doit alors pouvoir le discuter. Les syndicats ne sont guère plus à l'aise avec le problème. La question du "travail bien fait", du développement d'une nouvelle "conscience professionnelle" divise aussi les salariés.
On peut d'ailleurs le comprendre devant tant d'injustices subies. Mais la question est là : la qualité du travail mérite-t-elle de devenir une valeur centrale du salariat ? On doit aussi pouvoir le discuter. Et sur quels critères ? Croire que ceux qui travaillent n'ont surtout pas à s'en mêler ou dire qu'il s'agit avant tout d'un problème de management est une impasse. C'est peut-être seulement si la qualité du travail devient un objet de controverse entre les salariés que de nouveaux collectifs d'initiatives pourront exister. C'est la porte par laquelle la santé peut revenir au travail.
Si les conflits autour du travail et de la santé se détournent de cet objet-là, ils risquent d'empoisonner la vie professionnelle. Les fausses pistes sont nombreuses. Mais la promotion d'un travail décent est possible si une confrontation sérieuse s'ouvre sur ce terrain de recréation collective. Au-delà de la "religion du chiffre".

Yves Clot est titulaire de la chaire de psychologie du travail du CNAM ;
Philippe Zarifian est professeur de sociologie à l'université Paris-Est - Marne-la-Vallée.

Démocratie, travail et suicide ou Ce que travailler veut dire,


Le Monde 18 décembre 2009
Les nouvelles sont mauvaises. L'entreprise devient un lieu où l'on se suicide. Progressivement, depuis les années 1990, le phénomène prend de l'ampleur. Renault, PSA, EDF, Areva, Thalès, enfin, France Télécom. Ouvriers, employés, cadres, leur geste de désespoir ultime jette les directions dans l'incompréhension. Le capitalisme aimait croire que les facteurs de production étaient ajustables et souples – flexibles - à souhait. Vraisemblablement, tout comme la planète, l'humain aussi a ses limites.
Comment comprendre le suicide lié au travail ? Incontestablement, le travail, aujourd'hui, mobilise intensément les attentes des individus. Il importe de comprendre ce que l'expérience du travail représente aux yeux des individus, pour comprendre ce qui peut les pousser à aller si loin. Au contraire de la psychologisation ambiante des enjeux, ce sont des réponses en termes politiques et institutionnels qu'il faut apporter. Pour y parvenir, il faut comprendre ce que représente l'expérience du travail pour celui qui travaille. C'est pourquoi l'analyse du travail se trouve directement au cœur de la réponse à donner au "problème du travail", dont le suicide n'est que le symptôme, le plus frappant et le plus dramatique.
A l'heure où 70 % des emplois relèvent du secteur tertiaire, qu'est-ce donc que le travail dans nos sociétés démocratiques avancées ? Trois dimensions principales le caractérisent : l'expérience du travail est expressive, publique et, au fond, politique. On observe en effet aujourd'hui que le rapport au travail est de l'ordre du sens, de l'expressivité. Contredisant le postulat de la théorie économique qui présuppose un rapport de type exclusivement instrumental au travail (le travail contre le salaire), les recherches actuelles clarifient le fait que le travail est un support de sens central dans la vie de l'individu. Ainsi, même dans le cas des caissières de supermarché, poste de travail emblématique de la société des services mais se trouvant au bas de l'échelle des carrières et des salaires, la dimension instrumentale reste marginale dans le rapport au travail. En effet, la dimension instrumentale (le salaire) se voit toujours reprise dans des dimensions expressives qui la dépassent, telles que l'enjeu de l'intégration sociale ou du sentiment d'utilité à autrui.
Ensuite, l'irruption du client dans l'univers du travail, caractéristique décisive de l'économie des services, donne corps à une réalité nouvelle : travailler, du point de vue du salarié, c'est réellement prendre part à la sphère publique. Cela se joue au niveau concret des pratiques quotidiennes, au travers des attentes manifestées à l'égard de la clientèle singulièrement. Ainsi, sous le regard permanent des clients, les salariés manifestent l'attente que le régime typique de la sphère publique des sociétés démocratiques, fondé sur l'égalité des personnes, règle les échanges dans l'entreprise. Cela n'est évidemment pas le cas et explique la situation de "souffrance"actuelle.
Au fond, il fait sens de dire que l'expérience du travail est fondamentalement politique. Vu la flexibilité qui le définit aujourd'hui (des horaires, des tâches, etc.), travailler constitue une expérience d'insertion et de positionnements incessants dans les collectifs de travail. L'observation montre que les situations de travail sont analysées par les salariés au travers des registres du juste. Cela concerne les innombrables "petits" conflits quotidiens du travail (organisation des pauses, accès à une formation, réorganisation des équipes) aussi bien que les conflits majeurs (restructurations et licenciements collectifs). Ainsi, c'est l'enjeu du juste par rapport au collectif qui est l'aiguillon transversal à toutes les situations qui font la vie de l'individu au travail. Or la question du juste en référence au collectif constitue l'essence même du politique – raison pour laquelle on peut parler du travail comme expérience politique. Enfin, lorsque l'on dégage les divers registres de justice avancés par les salariés (mérite, égalité, performance, ancienneté, situation familiale, etc.), on s'aperçoit que c'est la norme de la justice démocratique qui est pensée comme la procédure adéquate pour trancher les conflits entre critères de justice rivaux. Ainsi, les personnes au travail témoignent de l'intuition qu'il serait juste qu'elles puissent participer à élaborer les règles auxquelles elles doivent se soumettre. Etrange ? Au contraire, cela est logique pour des sociétés à culture démocratique avancée…
Aujourd'hui, de nombreux obstacles s'opposent à la reconnaissance de cette attente démocratique au travail. En effet, le travail est gravement mis sous tension par l'arrangement capitaliste : celui-ci déconsidère l'intuition démocratique contenue dans l'expérience du travail en privilégiant un régime de pouvoir de type domestique, pré-démocratique, celui de l'"arbitraire patronal" – et ce, même quand il est mâtiné de présence syndicale, actuellement bien trop faible par rapport au pouvoir accordé aux détenteurs des capitaux de l'entreprise. Ainsi, le travail n'est pas qu'une"souffrance", c'est pour cela qu'il fait souffrir. Car les attentes démocratiques qui l'animent sont gravement trompées.
Il est à craindre qu'en continuant à ignorer la question qualitative que pose le travail aujourd'hui, nos sociétés se condamnent à enregistrer la souffrance extrême de certains et la frustration grandissante de tous, conséquences de l'arbitraire capitaliste au travail. Ce n'est pas à coup de psychologues, pour renforcer les DRH, que l'on adressera sérieusement le problème qui se fait jour ici. Ce sont des réponses d'ordre organisationnel et institutionnel qui doivent être apportées : quelles institutions pour la gouvernance de l'entreprise, adéquates à ces attentes ? Quels modes d'exercice du pouvoir, légitime et non arbitraire, dans les équipes de travail ? "Une civilisation qui ruse avec ses principes, a dit Césaire, est une civilisation menacée." A l'heure où l'économie est productive car sa main-d'œuvre est plus qualifiée que jamais, la France ne peut plus faire l'économie de ces questions politiques. Equiper les salariés des capacités nécessaires à participer aux décisions qui les concernent, en commençant par des droits individuels, collectifs et syndicaux adéquats, tels qu'ils puissent réellement se réapproprier leur vie au travail et leur destin personnel, ainsi qu'en faire bénéficier l'ensemble de la société par une vitalité renouvelée, voilà ce qui sera défendre, sérieusement, la "valeur travail" – et la démocratie.
Isabelle Ferreras est professeure de sociologie à l'Université catholique de Louvain, chercheuse qualifiée du Fonds national de la recherche scientifique (Bruxelles, Belgique), Senior ResearchAssociate, Labor and Worklife ProgramHarvard Law School, Harvard University.  Elle a publié "Critique politique du travail. Travailler à l'heure de la société des services" (2007, Paris, Presses de Sciences Po, 273 pp.).

dimanche 13 décembre 2009

Réforme des services de santé au travail - avis des médecins du travail

Les associations et les syndicats de médecins du travail sont très sévères sur la future réforme des services de santé au travail dont les grandes orientations ont été dévoilées par Xavier Darcos, le 4 décembre, devant le Conseil d'orientation sur les conditions de travail (COCT) - Gestion Sociale 10/12/2009
http://www.wk-rh.fr/actualites/detail/21488/les-medecins-du-travail-se-prononcent-sur-la-reforme.html

Source Annuaire SECU

La deuxième phase de la RGPP et la mise en oeuvre du RSA au conseil des ministres

La deuxième phase de la RGPP et la mise en oeuvre du RSA au conseil des ministres
09/12/09 - Lors du dernier conseil des ministres du 9 décembre, le ministre du budget a présenté une communication relative à la deuxième phase de la révision générale des politiques publiques. La première phase de la RGPP avait porté sur les missions et l'organisation de l'administration. Les décisions prises avaient permis la suppression de 100 000 postes entre 2007 et 2010. Les fonctionnaires de l'Etat seront moins nombreux et, parait-il, mieux payés. Ces deux évolutions indissociables se poursuivront avec le prochain budget triennal (2011-2013). Quant à la seconde phase, engagée en septembre dernier, elle a davantage donné l'initiative aux ministères pour proposer des mesures. Trois axes principaux caractérisent cette nouvelle phase :
- la recherche d'économies sur les dépenses de fonctionnement de l'Etat, avec pour objectif d'atteindre 10% de baisse dans les trois prochaines années, sur l'ensemble de ses fonctions supports.
- la réduction des dépenses des opérateurs de l'Etat avec le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, recours aux contrats interministériels d'achat, rémunération à la performance des dirigeants, mise en place d'une tutelle unique, contrat d'amélioration de la performance...
- l'amélioration de la qualité de service (guichets uniques à distance renforcés, délais de traitement des dossiers réduits).
Le Conseil des ministres a également examiné une communication relative à la mise en oeuvre du RSA. ..................................
http://www.gouvernement.fr/gouvernement/conseil-des-ministres-du-9-decembre-2009

Source Annuaire SECU

JO Suivi médical des agents de l'Etat après leyr période d'activité


1/Décret n° 2009-1546 du 11 décembre 2009 relatif au suivi médical post-professionnel des agents de l'Etat exposés à un agent cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction ..
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Article 1 En savoir plus sur cet article...
L'agent public de l'Etat ou d'un de ses établissements publics ou l'ouvrier de l'Etat ayant été, dans le cadre de ses fonctions, exposé à un agent cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction défini aux articles R. 4412-59 et R. 4412-60 du code du travail ou figurant sur l'un des tableaux mentionnés à l'article L. 461-2 du code de la sécurité sociale a droit, après avoir cessé définitivement ses fonctions au sein d'une administration ou d'un établissement public administratif de l'Etat, à un suivi médical post-professionnel. Ce suivi médical est pris en charge par l'administration ou l'établissement au sein duquel l'intéressé a été exposé.

Article 2

Les modalités du suivi médical post-professionnel pour chaque type d'exposition à une substance cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction sont définies par décret.

Article 3

Le ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'Etat est chargé de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

2/médical post-professionnel des agents de l'Etat exposés à l'amiante 




  • TITRE IER : CHAMP D'APPLICATION DU DROIT AU SUIVI MEDICAL POST PROFESSIONNEL ET A L'INFORMATION


    I. ― Les agents mentionnés à l'article 1er du décret du 11 décembre 2009 susvisé ayant été exposés à l'amiante dans les conditions définies au II ont droit, à leur demande, à un suivi médical post-professionnel pris en charge par la dernière administration ou le dernier établissement au sein desquels ils ont été exposés.
    Dans le cas où cette dernière administration ou ce dernier établissement ne peut être identifié, la prise en charge du suivi est assurée par l'administration ou l'établissement dont relève l'agent au moment de la cessation définitive de ses fonctions.
    II. ― L'exposition à l'amiante ouvrant droit au suivi médical post-professionnel mentionné au I concerne, d'une part, les activités de fabrication et transformation de matériaux contenant de l'amiante et, d'autre part, les activités définies à l'article R. 4412-94 du code du travail, accomplies dans l'exercice des fonctions.

    Article 2

    Les agents au bénéfice desquels il est institué le suivi médical post-professionnel prévu à l'article 1er sont informés de leurs droits par les administrations ou les établissements dont ils relèvent au moment de la cessation définitive de leurs fonctions.

    Article 3

    I. ― Les agents ayant définitivement cessé leurs fonctions avant l'entrée en vigueur du présent décret bénéficient du suivi médical post-professionnel auquel donne droit l'application des règles prévues par le présent décret.
    II. ― Par dérogation à ces règles, ils sont informés de leur droit de bénéficier du suivi médical post-professionnel par les administrations et les établissements désignés au I de l'article 1er.



  • TITRE II : PROCEDURE


    I. ― Le bénéfice du suivi médical post-professionnel institué par le présent décret est subordonné à la délivrance, sur demande des agents, d'une attestation d'exposition par l'administration ou l'établissement dont ils relèvent au moment de la cessation définitive de leurs fonctions.
    II. ― L'attestation mentionnée au I est établie après avis du médecin de prévention des administrations ou des établissements dont ils relèvent au moment de la cessation de leurs fonctions ou, le cas échéant, du médecin de l'administration ou de l'établissement dont ils dépendaient au moment de leur exposition.
    Le médecin de prévention procède, si nécessaire, à une enquête administrative pour établir la matérialité de l'exposition.
    III. ― L'attestation d'exposition à l'amiante est établie conformément au modèle type défini par l'arrêté pris en application de l'article D. 461-25 du code de la sécurité sociale.
    Elle est délivrée de plein droit, à la demande de l'intéressé, au vu de la fiche d'exposition établie par l'employeur en application de l'article R. 4412-41 du code du travail.

    Article 5

    A chaque nouvelle affectation, un dossier individuel comportant l'ensemble des fiches d'exposition établies par les employeurs successifs de l'agent en application de l'article R. 4412-41 du code du travail est transmis au service du personnel de l'administration d'accueil, ainsi qu'au médecin de prévention de cette administration.
    Une copie complète du dossier est remise à l'agent au moment de la cessation définitive des fonctions. Le service médical de l'administration ou de l'établissement dont relève l'agent à ce moment conserve son dossier individuel pendant au moins cinquante ans après la fin de la période d'exposition.



  • TITRE III : MODALITES DU SUIVI MEDICAL POST PROFESSIONNEL


    Les examens médicaux auxquels donne droit le présent décret, ainsi que leur périodicité, sont définis par l'arrêté pris pour l'application de l'article D. 461-25 du code de la sécurité sociale.

    Article 7

    Le suivi médical post-professionnel prévu par le présent décret peut être effectué, au choix des agents, par le service de médecine de prévention des administrations ou des établissements désignés au I de l'article 1er, par tout médecin librement choisi ou par les centres médicaux avec lesquels l'administration ou l'établissement prenant en charge le suivi passe une convention.

    Article 8

    Les honoraires et frais médicaux résultant du suivi médical post-professionnel prévu par le présent décret sont intégralement pris en charge par l'administration ou l'établissement désigné au I de l'article 1er, dans la limite de la nomenclature des actes répertoriés dans le protocole issu de l'arrêté mentionné à l'article 6 du présent décret. A cet effet, les administrations et établissements concernés vérifient avant toute prise en charge le respect par les praticiens dudit protocole.
    Les frais de transports occasionnés par le suivi médical ne sont pas pris en charge.

    Article 9
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