vendredi 20 novembre 2009

OSRAM exemple de médiation


OSRAM

Et le juge décida de ne pas juger

Paru dans Entreprise & Carrières, N° 981 du 15/12/2009
Rubrique : Enquête
Auteur(s) : CHRISTIAN ROBISCHON
Chez le fabricant d'ampoules Osram, la médiation, ordonnée par le juge, a permis de débloquer le conflit et a abouti au retrait du PSE au mois de novembre.
« L'idée de la médiation a surpris les deux parties. » Président d'Osram France, André Le Bihan reconnaît que cette voie n'avait pas été explorée pendant les quatre premiers mois d'âpres discussions au sein de cette entreprise d'ampoules électriques, avec, en jeu, le sauvetage de la moitié des emplois (les 400 en fabrication) voués à disparaître par l'effet d'une directive européenne interdisant, à moyen terme, l'usage des produits traditionnels fabriqués sur le site.


Le tribunal impose une médiation
Si les deux parties se sont accordées pour recourir aux services de Bernard Brunhes, le principe de la médiation leur a été imposé le 3 juillet dernier. Par le tribunal de grande instance de Saverne..., qui n'était pas saisi pour cela. ................

L'appel à un tiers apparaissait comme le seul moyen de sortir de l'enlisement, de la crispation, du soupçon perpétuel d'arrière-pensées auxquels avait abouti le dialogue entre la direction et les syndicats, dans une entreprise où le climat social est d'ordinaire tempéré.


Méthodologie pertinente
Entamée début septembre pour une durée de trois mois renouvelables, la mission du consultant a débouché sur un accord en moins de deux mois. Une seule réunion plénière, le 1er octobre, a suffi à sortir un projet quasi définitif. Le fruit d'une méthodologie pertinente, selon la direction. « Bernard Brunhes a eu l'heureuse idée de rencontrer les parties de façon séparée pendant un mois (à raison de trois réunions d'une demi-journée avec chacune des deux, NDLR ...................

Volonté commune : sauver l'usine
« Au départ, les points de vue des uns et des autres étaient rigides et très éloignés sur le fond, mais j'ai tout de suite décelé un accord sur un élément fondamental : la volonté commune de sauver l'usine. A partir de là, travailler à une issue positive était possible », relate Bernard Brunhes. Le médiateur sera rémunéré d'un montant qu'il n'a pas dévoilé - mais qu'il assure modeste -, par le tribunal de Saverne, qui l'a fixé, et devrait en demander le remboursement à parité entre la direction et les syndicats.
Quant à l'accord, il remplace la notion de baisse du taux horaire par un mix de modération salariale et de remontée du temps de travail, qui atteint le même objectif, à savoir la diminution des coûts de 12,5 %. Une très large majorité du personnel l'a approuvé par référendum avant sa signature mi-novembre.
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